L’architecture d’intérieur pour les personnes à mobilité réduite : allier accessibilité, fonctionnalité et esthétique
- Valentine MERCIER
- 27 mai
- 3 min de lecture
Concevoir un intérieur accessible pour une personne à mobilité réduite (PMR) va bien au-delà du simple respect des normes. Il s’agit d’une démarche globale qui combine ergonomie, sécurité, confort d’usage et esthétisme. Un projet bien pensé permet à chacun, quelle que soit sa mobilité, d’évoluer dans un espace agréable, fluide et adapté à ses besoins. Voici les grands principes à intégrer dès la phase de conception.
Créer une circulation fluide et intuitive
La fluidité de déplacement est la première exigence à respecter. Pour cela, il est indispensable de prévoir des zones de passage suffisamment larges – idéalement 120 cm pour les couloirs, et au minimum 90 cm pour chaque porte. Un fauteuil roulant doit pouvoir faire demi-tour dans les principales pièces, ce qui impose un diamètre libre de 1,50 m. Ces dimensions ne doivent pas être considérées comme de simples contraintes, mais comme des repères pour structurer un espace plus respirant, plus agréable à vivre pour tous.
Dans cette logique, il faut aussi limiter les ruptures de niveau, les obstacles au sol, les angles morts, et favoriser des circulations claires et continues. Ce sont des principes de conception qui, bien appliqués, donnent naissance à des intérieurs à la fois inclusifs et esthétiquement épurés.
Adapter les volumes sans sacrifier le style
Les hauteurs doivent être revues à l’échelle d’un utilisateur assis. Cela concerne les plans de travail, lavabos, poignées, interrupteurs et rangements. Par exemple, un plan doit être positionné entre 70 et 85 cm du sol, avec un vide sous meuble d’au moins 30 cm de profondeur pour permettre l’approche en fauteuil. Les prises et commandes doivent être accessibles entre 90 et 130 cm du sol.
Plutôt que de multiplier les compromis, il est possible d’opter pour du mobilier sur-mesure, des systèmes coulissants, des équipements escamotables ou motorisés, le tout dans un style contemporain. Le design accessible peut parfaitement s’exprimer à travers des matériaux nobles, des lignes sobres et des finitions soignées, sans jamais rappeler un environnement médicalisé.
Une salle d’eau sécurisée… et désirable
La salle de bain est une zone sensible, où chaque élément doit être pensé pour la sécurité, mais aussi pour le confort. Une douche accessible doit être entièrement de plain-pied, sans seuil ni ressaut, avec un sol antidérapant. L’espace minimum recommandé est de 90 x 120 cm, avec une assise intégrée ou rabattable. Une barre d’appui doit être positionnée à une hauteur de 75 cm, dans un matériau solide, mais aussi agréable au toucher et en harmonie avec le style général (inox, laiton, noir mat, etc.).
Un lavabo doit être suspendu, avec une robinetterie à levier ou détection. Tous ces éléments peuvent aujourd’hui s’intégrer dans des ambiances modernes, design, voire luxueuses, à condition d’être choisis avec exigence. De nombreux fabricants proposent des lignes esthétiques adaptées, et il est possible d’y recourir sans alourdir l’identité visuelle d’une pièce.
Miser sur la technologie et la domotique
L’accessibilité peut être renforcée grâce à des solutions domotiques discrètes et efficaces. L’éclairage peut être activé par détection de présence ou commande vocale. Les volets roulants, les portes, le chauffage ou même les rangements peuvent être automatisés ou contrôlés à distance, via un smartphone ou une télécommande simplifiée. Ces éléments ne doivent pas être considérés comme du luxe, mais comme des leviers d’autonomie et de confort, qui s’intègrent parfaitement dans une démarche de design inclusif.
Respecter les normes, mais aller au-delà
Les normes d’accessibilité sont fixées par la loi Handicap de 2005, et précisées dans plusieurs textes techniques, comme la norme NF P 96-105. Elles s’appliquent aux logements neufs, ERP, ou lors de travaux importants. Mais dans les projets de rénovation légère ou dans les habitations privées, elles ne sont pas obligatoires – ce qui ne signifie pas qu’elles doivent être ignorées.
Un bon architecte d’intérieur anticipe les usages, même si les normes ne s’imposent pas formellement. En respectant ces règles, on ne fait pas que répondre à des obligations : on conçoit des espaces plus durables, plus intelligents, plus confortables pour tous les usagers.
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